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Le retour du vinyle : véritable engouement ou coup marketing ?

Photo du rédacteur: Manon FrançoisManon François

Après avoir battu des records de vente en 2020, le vinyle fait un retour fracassant dans le quotidien des français. Déferlement de publicités par des influences sur les réseaux sociaux ou encore par les artistes eux-mêmes, le vinyle constitue-t-il réellement une plateforme musicale solide ou n’est-il que le produit d’une publicité outrancière ?






  • Plus de 4,5 millions de disques vendus en 2020 (source : Ouest France)

  • Hausse des ventes de 23% en 2021

  • De plus en plus d'artistes souhaitent partager leur musique par le biais du disque


Selon le propriétaire du magasin Discophenia, situé dans la ville Juvisy sur Orge, l’engouement autour du vinyle n’est pas un effet de mode ni un outil marketing : « la demande a été initiée par le public, ça a même embêté l’industrie de la musique ». Depuis quelques mois, les clients les plus récurrents sont des individus ayant entre 20 et 40 ans, mais, toujours selon le gérant, ce « phénomène étrange », cet attrait pour le disque vinyle est présent depuis 2015 environ. Par ailleurs, les plus jeunes clients s’intéressent au vinyle car leurs parents sont de la génération-vinyle et cassette. Pendant que le propriétaire expose ses observations, il s’affaire à ranger par genre et période son nouvel arrivage de disque dans les boxs. Dans sa boutique, il y flotte l’odeur du bois des étagères ainsi que les pochettes des disques d’occasion ; des disques jouent toute l’après-midi, au rythme du rangement et du nettoyage des disques d’occasion. L’endroit se remplit au fur et à mesure que les heures passent, quelques clients viennent parfois pour seulement discuter musique. Il est étonnant d’y voir des personnes de plus de 50 ans ; lorsque nous les interrogeons sur leur rapport avec les vinyles, ils possèdent le même discours : « J’avais complètement abandonné le vinyle pour faire comme tout le monde, pour me mettre au CD. Alors aujourd’hui je regrette et j’achète à nouveau toute ma collection perdue ».


Le streaming reste majoritaire

L’avantage du streaming et auparavant du CD, était l’aspect « ballade » comme le confie le propriétaire, tout en étiquetant les nouveaux arrivages. Pouvoir écouter de la musique dans sa voiture voire même dans la rue était devenu quelque chose d’assez révolutionnaire dans les années 90. La notion de « matériel » - c’est-à-dire tout ce qui tourne autour du palpable, comme le vinyle et le CD - ne représente que 30% du marché de l’industrie musicale et le vinyle n’occupe que 7% (recensé en 2017). Aujourd’hui, malgré cette attache et cette affection aux disques vinyles, le streaming occupe une place très importante dans le marché de la musique.



Grâce aux aides gouvernementales pour la culture, les jeunes claquent tout leur argent dans nos disques vinyles

« Par chance, l’arrivée du Pass Culture a permis aux jeunes de s’intéresser à la culture du vinyle et de renouer avec une musique moins actuelle et plus intemporelle. Je sais pas pourquoi, mais les jeunes ont une attirance particulière pour les années 80 » admet le gérant, les yeux dans le vague. Cette expression pensive témoigne d’une réalité encore tue à ce jour : tenir un magasin de disques Paris extra-muros, c’est un défi de taille et très difficile à relever. Il est cependant vrai, beaucoup d’adolescents s’arrêtent devant la vitrine, intrigué et comme apeuré d’un monde ancien et à la fois si proche d’eux. La jeunesse semble vouloir perpétuer la tradition de nos parents ; le vinyle a encore de beaux jours devant lui, et les courants de mode ne semble pas l’impacter.




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