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Les Amours d'Anaïs

Photo du rédacteur: Manon FrançoisManon François

Dernière mise à jour : 12 nov. 2022


Après son court-métrage envoûtant Pauline asservie en 2018, Charline Bourgeois-Tacquet revient avec son film Les Amours d’Anaïs, une quête amoureuse bouleversante et un regard différent sur l’excentricité de la jeunesse.











Belle Anaïs (interprétée par Anaïs Demoustier) est un véritable ouragan horripilant qui fait tourner les têtes de toutes les personnes qui la croisent. A trente ans, elle parcourt les rues de Paris en courant ou à vélo, toujours volatile. Dès le début du film Anaïs dévoile son caractère frivole et insouciant, néanmoins une question fondamentale la tourmente : Est-elle capable d’aimer véritablement ? Passant d’un amant à un autre, elle ne trouve satisfaction nulle part, et vit dans un monde complètement coupé de la réalité. Après avoir rompu avec son jeune compagnon, elle se laisse séduire par un homme de vingt ans son aîné, qu’elle quittera également pour se laisser envahir par une obsession grandissante : rencontrer la femme de cet ancien amant, Emilie.


Anaïs, une femme en devenir


La protagoniste principale incarne la perception qu’a la réalisatrice de la jeunesse actuelle : énergique et égoïste. Le personnage d’Anaïs évoque ainsi une époque insouciante, elle est en perpétuelle recherche. Ce choix attrayant de la part de la réalisatrice permet alors de mettre en lumière une évolution dans la vie d’Anaïs ; malgré son caractère parfois irritant, tout le monde peut se retrouver dans la quête d’Anaïs et dans son angoisse de ne jamais trouver le bonheur avec quelqu’un. Emilie (interprétée par Valeria Bruni-Tedeschi) plutôt sage, réfléchie, est l’opposé de l’impétueuse Anaïs ; elle symbolise une étape inéluctable dans la vie de la jeune femme. L’opposition entre l’esprit rêveur d’Anaïs et son retour à la réalité incarné par la maladie de sa mère est subtilement amenée et très réaliste. L’amour entre les deux femmes abolie néanmoins toute notion de raison, et ce n’est qu’à la fin de ce long-métrage que Charline Bourgeois-Tacquet illustre la persévérance d’Anaïs dans son idée et sa capacité à pouvoir être enfin heureuse. La peur grandit en la protagoniste, ce qui la précipite à aller au bout de son désir. Anaïs confiera à Emilie: « J’ai cette voix dans la tête qui me rappelle que je peux mourir à tout moment (..) on ne m’avait jamais dit que la vie serait un enfer ».


Une immersion totale avec les acteurs


Au delà du scénario captivant, les jeux de la photographie et de lumière produits permettent de se plonger complètement dans l’univers d’Anaïs et de ses amours. Il est pratiquement impossible de s’ennuyer lors du visionnage de ce film, et malgré quelques transitions confuses, le film possède un rythme prenant et dynamique, visuellement délicat. La réalisatrice a tenu à utiliser de nombreux gros plans, provoquant ainsi la sensation d’être en présence des acteurs, comme le délicieux sentiment d’être à une pièce de théâtre, où les acteurs se produisent bel et bien devant nous.


Un thème récurrent chez Charline Bourgeois-Tacquet


La cinéaste s’est essayée à la carrière d’actrice avant de relever le défi de réalisatrice ; ses efforts furent récompensés avec le Prix Télérama au festival de Clermont-Ferrand en 2019 ; elle revient cette année avec un film ayant pour sujet la quête d’amour. Or, le thème de l’amour n’est pas inconnu à la jeune réalisatrice, en effet, son court-métrage primé P auline asservie traite des phases amoureuses par lesquelles un être peut passer : la jalousie, le doute, le désespoir, l’euphorie etc. De nouveau avec Anaïs Demoustier, ces deux oeuvres cinématographiques sont des odes à l’amour sous toutes ses formes, et Charline Bourgeois-Tacquet offre à tous et toutes une théorie sur la passion amoureuse.

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